Menace sur l’indépendance de l’audiovisuel public : le Gouvernement doit retirer son projet de fusion
L’Assemblée nationale s’apprête à examiner le projet de fusion de l’audiovisuel public, une marotte du Président Macron depuis 2017. L’idée est d’absorber les chaînes publiques de télévision et de radio au sein d’une même entreprise sous la direction d’un seul.
Aucune raison n’est avancée pour justifier cette réforme, si ce n’est le mantra trop facile selon lequel l’union fait la force – une croyance erronée inapplicable en matière culturelle, l’information n’étant pas une marchandise.
J’étais mercredi soir sur le plateau de LCP pour soutenir la grève en cours des syndicats de l’audiovisuel public, légitimement vent debout contre cette réforme délétère.
Le droit à l’information est l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et la condition primordiale de l’épanouissement de chacun. A l’heure où prospèrent les fausses informations et où prolifèrent les discours d’extrême droite dans les médias de masse, nous avons besoin d’un audiovisuel public indépendant, capable d’offrir à chacun une information de qualité et des programmes culturels diversifiés.
Or, le gouvernement ne cesse d’affaiblir ce trésor national. On se souvient notamment de la suppression de la contribution à l’audiovisuel public, premier acte du second quinquennat d’Emmanuel Macron. La disparition de la redevance est une faute politique majeure qui a de fortes répercussions sur le financement de notre service public, ce dont l’extreme droite se réjouit puisqu’elle souhaite sa privatisation. Il n’est pas étonnant que le RN ait approuvé le projet de fusion en commission…
Ce n’est donc pas d’un changement de structure dont nous avons besoin mais d’une profonde refonte du mode de financement. Pour ma part, je plaide pour un impôt progressif dédié à l’audiovisuel public. Mais, pour l’heure, j’appelle le Gouvernement à retirer ce projet dangereux pour notre démocratie.
Jérémie Iordanoff